Une fatigue tenace ne me quittait pas depuis de nombreux jours. Les heures de boulot me semblaient interminables, et je ne désirais qu'une seule chose : rentrer au plus vite pour me reposer. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Il m'était déjà arrivé d'avoir des baisses de régime dues au surplus de sport que je pratiquais, mais rien d'aussi violent. De désagréables sensations de nausée venaient ponctuer mon mal-être de ces derniers jours. Je ne savais si je devais consulter un médecin... J'espérais que cela se calmerait, et qu'avec de bonnes nuits de sommeil, et un temps sans sport, je m'en remettrai facilement. Mais étrangement, cela ne me rassurait pas plus que cela. J'avais arrêté le sport depuis plus d'une semaine, et je tentais de dormir le plus possible, mais rien y faisait... J'avais même l'impression que mon état empirait. Je n'avais aucune idée de ce qui pouvait se passer dans mon corps, néanmoins je sentais qu'il allait m'en arriver une bonne...

Tous ces symptômes m'alertèrent... Nausées, fatigue. Non. Non, ce ne pouvait pas être ça. Je prenais la pilule depuis un moment déjà, et je n'avais loupé un comprimé... Je me décidais de faire un test de grossesse qui s'avéra négatif. Bon, je pouvais donc éloigner cette hypothèse. Je n'étais pas enceinte. Cependant, je n'étais toujours pas rassurée, ne sachant toujours pas d'où tout cela venait.

Ce qui me fit légèrement paniquer fut cette boursoufle au sein gauche qui ne cessait de me faire de plus en plus mal. Depuis cette fameuse soirée avec cette Enola, ex de Ethan, elle n'avait pas désempli, bien au contraire. Heureusement, Ethan ne s'en était pas rendu compte, n'ayant, par chance, pas vraiment touché à cette partie de mon sein. J'espérais n'avoir rien de grave en rapport avec ma poitrine.
Je repensais alors à ma mère, qui avait succombé d'un cancer du sein. Serait-il possible que... ? Non. Non, non ! Je ne pouvais pas m'imaginer une telle chose. Et pourtant... Cette simple pensée me tétanisait, et me plongeais dans une angoisse folle. Une fois que je me mis à penser à cela, je ne pouvais plus m'arrêter... Et si je... Je n'arrivais même pas à le formuler. C'était pour moi une chose impossible. Cela ne pouvait m'arriver, à moi. Je tentais de rester calme, et de rien montrer à Ethan. Il ne devait être au courant de rien. Je ne devais pas l'alerter tant que je n'étais sûre de rien. Je savais qu'il pourrait être on ne peut plus inquiet pour moi, et je n'en avais pas besoin pour le moment. Il m'aidait à surmonter cette angoisse sans même lui en lui parler, sans même qu'il ne sache quoi que ce soit.

22 h, je me roulais dans mes draps, complètement frigorifiée alors que les températures avoisinent les trente degrés. Ça ne va plus. Mais vraiment plus. C'est donc après avoir pris un doliprane 1000 que j'espérais trouver le sommeil. Quel sommeil... Je me tournais, et me retournais maintes fois, l'esprit occupé par d'horribles cauchemars qui me tiraient violemment du peu de sommeil dans lequel je m'étais plongée. J'étais bouillante, et dégoulinante. Je ne pouvais plus rester ainsi, c'en devenait intenable. Je me décidais alors à aller aux urgences pour leur présenter mes symptômes. La route me parut interminable, j'étais prise de spasmes de nausées violents qui m'obligeaient à m'arrêter toutes les dix minutes. Je ne pensais jamais arriver à l'hôpital en bonne et due forme.
Une fois à bon port, je m'approchais de l'infirmière pour lui donner les informations nécessaires. Toutes les personnes ici présentes me regardaient d'un drôle d'air. Il est vrai que je devais faire peur... Mal fringuée, dégoulinante de sueur, et sûrement très pâle.

Je m'installais sur un fauteuil, et attendis mon tour.