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 Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise

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Emma Williams

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MessageSujet: Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise   Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise EmptyVen 2 Mai - 10:47



Oh non, pas ça !!

Dépitée, je voyais le travail de tout un trimestre s'envoler au grès du vent comme des feuilles mortes à l'automne... Mon manuscrit était en train de prendre la poudre d'escampette allègrement. Quelle idée d'avoir écrit sur des feuilles volantes. Pour une fois que je manquais à ma rigueur toute anglaise, voilà que j'en payais le prix fort. Je voyais les feuilles volantes sur lesquelles j'avais écrit l'histoire qui me trottait en tête depuis un moment s'éparpiller sur la plage et pire, certaines fonçaient tout droit vers la mer. Je me levais en vitesse, bloquais à la va vite les dernières qui étaient restées à mes côtés avec mes affaires et j'entrepris de courir le long de la plage pour toutes les récupérer. J'abandonnais derrière moi mon sac à main et toutes les affaires qu'il contenait. Qu'importe que l'on me vole mon sac à main, mon porte-feuille... Il n'y avait rien dedans mise à part des feuilles éparses, des stylos et quelques bonbons. Même dans mon porte-feuille il n'y avait rien, quelques factures qui se battaient en duel mais ni papiers importants, ni argent liquide. Même pas ma carte bleue. Si un policier me contrôlait, j'étais officiellement une sans-abris, sans le sous... Mais avec une clé d'appartement sur moi. Hein ? Ah non, elle était dans mon sac à main justement. Je n'avais pas de poche sur cette combinaison bicolore, blanche et rose poudrée. Et ce n'est pas dans mes chaussettes que j'aurai pu la cacher comme en boite de nuit. Je portais des sandales simples, ouvertes, un peu sophistiquée malgré tout. Même à la plage, je ne pouvais pas m'empêcher d'être sur mon trente et un. Les vieilles habitudes ont la vie dure. J'aurai pu la mettre dans mon soutien-gorge... Mais il fallait bien avouer que le contact froid du métal sur un sein n'a strictement rien d'agréable. Et une clé, ça gratte. Naturellement, elle avait fini dans mon sac à main, là où était sa place finalement... Sac à main que je venais d'abandonner comme un mal propre.

Je me retournais pour le surveiller. Mince, je ne m'étais pas rendu compte que je m'étais autant éloignée de mon emplacement. J'avais déjà récupéré une partie de mon manuscrit mais il y avait encore des feuilles volantes un peu partout. Et il y avait cette femme qui rodait près de mon emplacement et de mon sac à main. Si elle partait avec mon sac à main, je serai dans une merde noire. Sans clé, je ne pourrais pas ouvrir la porte de mon appartement et je n'avais pas un sous pour aller à l'hôtel. Je n'avais plus qu'à espérer que le gardien est repéré ma frimousse et m'aide à rentrer avec son propre trousseau. Je n'y croyais pas tellement, nous nous étions très peu croisés depuis que je m'étais installée sur cette île paradisiaque loin de la cohue de Londres et des touristes de l'autre partie de l'archipel. Je me sentais bien ici, au calme, mais je n'avais pas encore été prête à lier une amitié sincère avec qui que ce soit. Maintenant, je me sentais mieux, je crois.

Je courrais vers la mer, juste avant qu'elle n'engloutisse mes feuilles, je les attrapais à la va vite. C'était les dernières, enfin ! J'ai cru avoir couru toute la longueur de la plage. Mais enfin, j'étais parvenu à rattraper toutes les feuilles qui s'étaient éloignées les plus loin. Un coup à droite, un coup à gauche, rien à signaler dans ce secteur, je pouvais retourner vers mon sac pour ramasser les dernières feuilles volantes. Je remontais la plage en courant. Voir une silhouette féminine roder autour de mon sac m'inquiétait. Tant pis pour mon manuscrit, je pourrai toujours le réécrire. Plus j'avançais vers mon sac et moins je voyais de feuilles. Pour dire vrai, je n'en voyais même plus du tout. J'étais certaine d'en avoir laissé en chemin pour aller chercher les plus éloignées et proches de la mer. Tout cela me laissait perplexe. A proximité de mes affaires, je ralentissais la cadence de ma course. Les poumons me brûlaient, voilà bien longtemps que je ne les avais pas fait souffrir autant. J'étais plutôt sportive mais je n'avais pas eu la motivation de faire du sport depuis que je m'étais installée ici. Et seule, c'était encore moins motivant. Néanmoins cette petite course m'avait fait un bien fou. Ça me donnait envie de m'y remettre. Mes muscles chauds me criaient de recommencer tout en hurlant d'arrêter immédiatement cette torture. Quand je m'y remettrais, j'allais devoir recommencer doucement.

Chose rare, j'accueillis ma future interlocutrice avec un grand sourire. Je me voyais mal repousser la jeune femme qui s'était battue contre le vent comme moi pour ramasser le fruit de mon travail. Dire que j'avais pensé que la seule chose qu'elle souhaitait était de me voler mes affaires. J'avais mal préjugé de la situation. Une liasse de feuilles volantes en main, elle m'attendait sagement près de mes affaires sans avoir l'air d'en toucher un seul bout de tissu.

Je vous remercie sincèrement ! Voilà bien longtemps que je n'avais plus couru une telle distance ! Merci encore !

Et dire qu'avant je n'aurai eu aucun mal à courir cette distance et même plus ! Je me sentais rincée ! Lorsque l'on se mettait au sport, il ne fallait surtout pas s'arrêter au risque de perdre tous les progrès que l'on pouvait avoir fait. Avec les années d'entrainement que j'avais dans le corps, je ne doutais pas que je retrouverais vite la forme. Courir sur la plage me ferait du bien, c'était décidé, j'allais m'y remettre. Et peut-être que, grâce au sport, j'allais retrouver le sommeil. J'avais arrêté parce que je me sentais faible mais la faiblesse se trouvait essentiellement dans ma tête et était aussi due au fait que je ne mangeais plus suffisamment. Une bonne hygiène de vie ne pouvait que m'aider à me reconstruire. A voir combien de temps cette bonne résolution allait tenir !

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Anne-Lise Perran

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MessageSujet: Re: Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise   Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise EmptySam 3 Mai - 9:51

Comme à mon habitude, je prenais un temps pour aller courir le long de la plage après le boulot. Rien de mieux qu'un peu de sport pour se remettre d'une longue journée. Tout en faisant mon footing, je repensais à Ethan, et nos retrouvailles. Et je me demandais bien comment cela évoluerait-il. D'un côté, notre petit jeu de séduction me plaisait fortement, mais d'un autre, je songeais qu'il était peut-être temps de me caser... Et Ethan avait tout ce que je cherchais chez un homme... Je n'avais jamais réellement pensé à m'établir sérieusement avec quelqu'un. Ma plus longue relation avait du être mon premier amour, que j'avais rencontré au lycée. Notre histoire avait pratiquement duré deux ans, mais lorsqu'il m'annonça du jour au lendemain qu'il me quittait pour une autre, mon état d'esprit changea de façon radicale. Je m'étais promise de ne plus jamais souffrir pour un homme. Qu'aucun d'entre eux ne méritaient mes larmes. C'est donc à partir de là, à mes tout juste dix-sept ans que je commençais à multiplier les conquêtes...
Je tentais de ne plus penser au passé, et de me concentrer sur le présent, tout préparant l'avenir. J'entamais désormais une nouvelle vie. C'était pour un nouveau départ. Un nouveau départ qui signifiait liberté. Oh non pas que je ne l'étais pas en France, mais ici, je pouvais être qui je voulais. Et j'avais décidé d'être ceux qui réussissaient. De ceux qui réalisaient leurs rêves coûte-que-coûte, et qui s'en donnaient tous les moyens possibles.

Je longeais l'un des bords de l'océan lorsque j'aperçus une jeune femme courant après des feuilles de papier qui avaient sûrement du s'envoler avec le vent. Il est vrai qu'en cette fin d'après-midi, il était plutôt fort. Je ne pus rester ainsi, sans l'aider. Je m'approchais alors afin de récolter les feuilles qui volaient au vent. Elle avait l'air d'être méfiante de par les regards plus que suspicieux qu'elle me lançait de temps à autre. Oh, elle remarquera bien vite que je ne cherche qu'à l'aider. Je ne m'en préoccupais par plus que cela et lui ramena ceux que j'avais pu récupérer lorsqu'elle se rapprocha de sa place. Elle semblait essoufflée, sûrement qu'elle n'avait pas prévu de faire de l'exercice en cet après-midi qu'elle avait consacrée à l'écriture. C'est accompagné d'un grand sourire que je lui tendis ses feuilles.

- Je vous remercie sincèrement ! Voilà bien longtemps que je n'avais plus couru une telle distance ! Merci encore !
- Je vous en prie, c'est tout à fait normal ! Vous écrivez un roman?


J'en avais déduis de par la quantité de feuilles que ce ne pouvait pas être une nouvelle ou autre écrits. Ou alors peut-être n'était-ce pas littéraire. Je le saurai bien assez vite. Elle me signifia implicitement qu'elle n'avait pas couru depuis longtemps. Je ne pouvais que rebondir sur de tels propos :

- Si vous le désirez. Je cours deux fois par semaines après mon boulot, et les matins le week-end. Moi, c'est Anne-Lise... ! Et vous ?

Elle accepterait peut-être de courir en compagnie. C'est plus agréable de faire du sport avec quelqu'un que seul. J'osais lui proposer, sait-on jamais. Les gens d'ici semblaient ouverts, et avenants, il était donc facile de les aborder sans se faire jeter. J'appréciais cette mentalité qui se rapprochait étroitement de la mienne. J'ai toujours la tendance d'aller facilement vers les autres. Je lui offrais un nouveau sourire amical, en espérant cependant ne pas me faire envoyer bouler.
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Emma Williams

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MessageSujet: Re: Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise   Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise EmptyMar 3 Juin - 11:49

Si vous le désirez. Je cours deux fois par semaines après mon boulot, et les matins le week-end. Moi, c'est Anne-Lise... ! Et vous ?

Je récupérais mon butin des mains d’Anne-Lise, heureuse qu’il n’en manque pas une feuille et qu’aucune n’ait fait un petit bain de mer. Elles étaient tellement bien parties au grès du vent que j’avais eu peur de voir tout ce travail partir en bouillie de feuilles mouillées et agglomérées. Bon appétit bien sur !

Tandis que j’écoutais la jeune femme m’expliquer qu’elle courrait deux fois par semaine en plus des matins de week-end, je profitais de ce moment pour sortir de mon grand sac en toile, une pochette dans laquelle je rangeais méticuleusement les feuilles volantes de mon prochain manuscrit. Je devais passer une sacrée maniaque et c’était vrai, pour certaines choses, j’étais tellement organisée que cela pouvait s’apparenter à de la maniaquerie. Mes feuilles bien rangées, je rangeais la pochette dans mon grand sac de toile qui contenait un bazar bien digne du sac à main d’une femme. Et pour, des sacs à main, je n’en manquais pas et dans chacun d’eux c’était le bazar ! Enfin, un bazar à la Williams… Autrement dit, il y avait rarement des choses superficielles et inutiles. C’était un bazar utile mais qui, dans ce sac sans rangement compartimenté, faisait vite fouillis et fourre tout. Mise à part mon sac spécial randonneuse, tous ceux que je pouvais posséder, à l’exception de ma valise également, ne possédaient aucun rangement à proprement parlé. C’était des sacs on ne peut plus ordinaire avec une grande poche dans laquelle je fourrais tout et surtout n’importe quoi. Effectivement, mise à part qu’ils appartenaient tous à une collection de grands couturiers ou de grands noms de la maroquinerie et que j’en possédais une bonne trentaine pour les assortir à ma tenue, j’étais une femme normale… Presque normale dirons-nous.
J’avais une passion incommensurable pour les sacs à main et pire encore pour les chaussures. Je ne comptais plus combien j’en possède actuellement, du haut de mes vingt-six petites années. Mais elles avaient rempli plusieurs placards de mon grand appartement. Et heureusement qu’il était grand d’ailleurs pour accueillir tout mon attirail de pétasse jeune fille en pleine fleur de l’âge…

Je reposais négligemment mon sac par terre, comme s’il n’avait aucun valeur bien que ce soit inexact en terme monétaire, sans vérifier si son contenu si important, la clé de mon appartement, était toujours dedans. Je n’en doutais pas. Je ne pensais pas, maintenant que je la voyais, qu’Anne-Lise ait pu profiter de mon absence pour me voler quoique ce soit. Quelle raison aurait elle eu de rester près de mes affaires avec une liasse de  feuilles de mon manuscrit si elle m’avait volé quelque chose. J’imaginais davantage qu’elle aurait pris la poudre d’escampette sans demander son reste. Etant visiblement plus athlétique que moi, elle n’aurait eu aucun problème à m’échapper. Mince, dire qu’il n’y a pas si longtemps que ça, on aurait pu être en concurrence. Aujourd’hui, même un enfant de trois ans parviendrait à me vaincre ! Bon, peut-être pas, j’exagérais quand même un peu… Beaucoup même. Mais en observant Anne-Lise, je me rendais compte à quel point j’avais pu perdre ma musculature au fil de temps de mon manque d’entrainement. Finalement, ma bonne résolution n’allait peut-être même pas tenir une heure.
Cependant, de manière sous-entendue, Anne-Lise m’invitait à courir avec elle. Je comprenais son raisonnement et savais fort bien qu’elle n’avait pas tort. Courir à plusieurs est toujours plus agréable que seule. Et en compagnie, on se rendait moins compte de l’effort que l’on produisait, on était fatigué moins rapidement et possédait plus de bonne volonté pour continuer la pratique du sport. Après tout, pourquoi pas. C’était une femme, dans la même tranche d’âge que la mienne semblait-il, et qui me semblait plutôt ouverte. Elle souriait et discutait visiblement facilement avec les étrangers. Je devais l’avouer, elle me mettait plutôt à l’aise. Ma méfiance à son égard s’envolait comme neige au soleil. Mais étant une femme, je m’en méfiais déjà moins que les hommes. Aurait-elle été de l’autre sexe que j’aurai refusé d’emblée sa proposition. J’évitais de me retrouver seule avec des hommes lorsque je le pouvais. Je n’avais pas suffisamment confiance en moi et encore moins en eux pour accepter de relever la défis qui m’angoissait le plus au monde. Ma petite carrure ne me permettait pas d’échapper à un homme qui avait décidé de me faire du mal, j’en avais déjà fait l’expérience et ne voulais pour rien au monde recommencer.

J’hésitais toutefois avant d’accréditer la demande d’Anne-Lise. Je manquais d’entrainement et ne souhaitais pas être un poids pour elle. Si elle était vraiment aussi sportive que je le pensais, elle risquait aussi de manquer de patience face à moi. Du moins, le temps que je retrouve mon niveau d’antan. D’un autre côté, je ne lui avais pas caché la vérité et elle savait que je n’avais pas couru depuis fort longtemps. Elle ne pourrait pas me reprocher de lui avoir menti. Je décidais d’accepter sa proposition mais lui rappelais quand même mon manque d’entrainement.

Emma. Enchantée. J’accepte votre proposition mais je vous avertie que je manque d’entrainement. A quelle heure allez-vous courir après votre travail ?

Question cruciale. Visiblement, elle ne travaillait pas dans l’enseignement, comme moi, sinon je l’aurai déjà croisé. Il se pouvait fort bien que nos horaires ne soient pas compatibles mais j’en doutais. Enseignant aux tout-petits, je terminais assez tôt dans l’après midi mais peut-être Anne-Lise terminait elle beaucoup plus tard que moi. Je me voyais mal aller courir passé vingt et une heure. Plutôt casanière, une fois rentrée chez moi, je n’appréciais pas tellement d’en ressortir. Si Anne-Lise terminait son travail plus tard dans la soirée que moi, je pouvais toujours rester à l’école pour préparer mes prochains cours ou corriger des copies. Cela m’occuperait et je resterai dans le cadre du travail plutôt que de le faire chez moi. Ainsi, je n’aurai pas besoin de ressortir de mon cocon bienveillant pour aller courir. Après tout pourquoi pas. C’était une possibilité. Autrement, il me faudrait combattre mon caractère casanier et me forcer à ressortir de chez moi. Même si c’était pour la bonne cause, je doutais d’y parvenir facilement. Ce côté de ma personnalité a toujours été présent et ce depuis ma naissance. Je préférais occuper mes journées à l’extérieur de mon habitation mais dès que j’y retournais, je souhaitais ne pas en ressortir tout de suite. Autant dire que les soirées entre amis n’avaient pas été ma tasse de thé. Mais faisant partie de l’aristocratie et ayant été marié jeune, je n’avais pas tellement eu l’occasion d’avoir ce genre de sortie.

Je crus déceler chez Anne-Lise un léger accent étranger que je reconnais bien pour y avoir déjà séjourné. Si je ne m’abusais pas, Anne-Lise était Française. Voilà bien longtemps que je n’étais pas retourné dans ce pays. J’y avais fait les boutiques à Paris, comme beaucoup de femmes et avais apprécié le luxe apparent de cette partie de la ville. C’était un comportement déplacé en temps de crise mais néanmoins exact. J'avais toujours vécu dans le luxe et me voyais mal y renoncer. D'autant plus que j'avais les comptes en banque suffisant pour suivre mon train de vie. Sans abuser, je ne m'achète pas de villas à plusieurs millions de dollars, je prenais plaisir à acheter du haut de gamme. Les vieilles habitudes ont la vie dure. Et après tout, je n'ai de compte à rendre à personne !
A Paris, je n'avais aimé que les boutiques de luxes et les grands restaurants. Bien que la ville en elle-même soit habitée par un peuple des plus étrange à mes yeux en comparaison avec les comportements anglais, l'architecture de certains monuments y était tout simplement spectaculaire. Que n'avais-je pas passer des heures à explorer les galeries du Louvre et ses nombreuses oeuvres d'art !! J'étais presque nostalgique de ne plus pouvoir y aller à ma convenance.

Je me hasardai à poser la question à Anne-Lise.

Il me semble reconnaître votre accent. Seriez-vous Française ?

Je lui souriais chaleureusement, quasiment certaine de connaître la réponse à cette question. Peut-être pourrons-nous trouver plus de points communs qu'il n'y semblait de prime abord.
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Anne-Lise Perran

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MessageSujet: Re: Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise   Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise EmptyJeu 5 Juin - 22:00

- Emma. Enchantée. J’accepte votre proposition mais je vous avertie que je manque d’entrainement. A quelle heure allez-vous courir après votre travail ?

Un sourire avenant s'afficha sur mon visage. Je ne mettais pas trompée, les gens d'ici étaient vraiment ouverts, bien différents de la population parisienne. Je retrouvais quelque peu la mentalité de mon cher pays basque. Chaleureuse et tchatcheuse. Ce sourire exposa également la pointe d'amusement à l'ouïr du fait qu'elle n'avait pas pratiqué depuis longtemps. Ce détail ne me déranger aucunement. Bien au contriare, c'était pour moi un défi que de la remettre sur pied. J'étais certaine qu'elle reprendrait très vite et l'on pourrait courir beaucoup ensemble. Je scrutais sa silhouette, et je reconnus un corps entretenu par le sport. Les choses sérieuses reprendraient vite, et l'on s'amuserait bien. J'en avais la conviction. C'était tellement plus agréable de courir avec quelqu'un, ça donne du courage, et puis, l'on peut se donner des challenge entre nous qui nous pousse alors hors de nos limites et découvrir des forces que l'on pensait inconnues jusque là. Et puis, elle m'avait l'air des plus sympathique. Je désirais la connaître plus. En connaître plus sur ce roman qu'elle écrivait. Moi qui n'avais jamais réussi à terminer ne serait-ce qu'une nouvelle, j'admirais ceux qui achevaient l'écriture de bouquins de cinq cent pages. Mon travail ne permettait plus désormais de m'épancher sur l'écriture. Et je préférais nettement plus l'action. Et c'est ce que m'apportait mon travail. Je passais très souvent mes journées à faire visiter des quartiers de Isla Novela, et parfois de Heavenly – selon des thèmes ou les envies des clients. Il arrivait qu'ils ne soient pas très aimable, mais cela était tout de même assez rare. J'aimais mon travail pour l'action, et le contact. J'appréciais les gens, et éprouvais une vraie réjouissance à les voir satisfait d'une journée de visite. Ma patronne m'envoyait désormais avec des clients plus difficile, sachant que je menais tout à fait la chose. Elle m'estimait, et j'espérais un jour, une gradation. Je donnerais tout pour y arriver.

Elle fourrait ses papiers dans son sac, avant de déposer négligemment sur le sol. J'avais pris le temps de le regarder (pour l'avouer, il était bien à mon goût, mais ça, je me gardais de lui dire...), et j'avais pu apercevoir une grande marque. Ainsi arquais-je un sourcil dès lors que je la vis le remettre ainsi à sa place. Elle devait en avoir plus d'un pour agir d'une telle manière. Je compris alors rapidement que je n'avais pas affaire à une simple jeune femme fan de shopping. Son allure princière, ses vêtements, et son sac témoignaient de sa richesse. Elle devait sûrement faire partie d'une des plus hautes couches sociales de l'île, et je trouvais alors merveilleux qu'elle se trouve là, tout simplement à écrire sur la plage. Elle n'était donc pas ceux qui ne se mêlaient pas au reste de la population, se considérant trop digne d'une telle chose.

- Je termine le travail aux alentours de sept heures. Je vais très souvent courir juste après. J'ai toujours des affaires de sport avec moi.
- Il me semble reconnaître votre accent. Seriez-vous Française ?


Je ne m'attendais pas à ce qu'elle relève ce détail. En effet, j'avais toujours gardé un petit accent frenchy si l'on s'attardait à m'écouter très attentivement, ce qu'elle avait fait. J'avais pourtant pris soin de travailler mon accent afin qu'il soit des impeccables possibles. J'ai eu la chance de faire de nombreux voyages me permettant de me familiariser avec la langue, et les différents accents anglophones. Ces voyages avaient souvent été faits avec mon meilleur ami, Célestin, qui lui aussi, travaillait ses langues étrangères. Mes études de tourisme m'avaient également amené à connaître au moins une langue couramment. Je ne m'étais pas arrêtée là. Je savais parler anglais et espagnol parfaitement, et j'avais de fortes notions en italien. Ses connaissances m'avaient valu les félicitations pour les oraux lors de mes examens de langue.
Je me souvins que Ethan aussi avait reconnu mon accent dès les premières phrases que j'avais prononcé. Elle avait d'être attachée aux petite choses, tout comme lui. J'espérais qu'elle eut une bonne image des français. Les anglophones nous connaissaient comme râleurs, et grandes gueules, ce qui n'était pas la meilleure des choses. En outre, notre gouvernement n'est pas vraiment accepté, et j'ai souvent eu à débattre avec des étrangers sur l'état politique actuel de la France alors que je ne partageais pas forcément les « idéaux » défendus par les politiques...

Mais elle était une jeune femme, plutôt riche au vu de ses possessions, elle devait surtout connaître Paris pour le shopping, et la gastronomie. Et sur ces point-là, nous étions fortement apprécié, bien heureusement. Il fallait bien que l'on se rattrape quelque part, quand même ! D'ailleurs, je n'étais pas partie de ce beau pays qu'est la France sans emporter des mets de choix : du vin, du fromage et j'avais même pensé à emporter un livre de cuisine française lors des instants d'intense nostalgie. Je songeais justement à me préparer un bon bœuf bourguignon dans la semaine... Mmh, j'en salivais d'avance... Oh tiens, je pensais à une chose !

- Oui, en effet je suis française. Je suis originaire du sud ouest, tout près de l'océan. Je retrouve un peu de chez moi ici, en beaucoup plus américanisé, bien entendu ! J'ai très longtemps habité à Paris aussi. Et là, par contre, ça n'a rien avoir... Les gens sont tellement plus aimables ici...! Je lâchais un rire avant de reprendre : Je cuisine français de temps à autre alors... si vous désirez découvrir, ou redécouvrir cette cuisine, c'est quand vous voulez. continuais-je, en lui adressant un large sourire.


Dernière édition par Anne-Lise Perran le Jeu 24 Juil - 10:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise   Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise EmptyMer 23 Juil - 10:45

Je termine le travail aux alentours de sept heures. Je vais très souvent courir juste après. J'ai toujours des affaires de sport avec moi.

Sept heures... Pour être honnête, cela ne m'arrangeait pas. D'ordinaire, à cette heure là, j'étais en pleine préparation de mon repas du sois, bien cachée dans ma demeure. Du moins, c'était valable pour les soirs où je mangeais. Autrement dit... Pas tous. C'était dur de reconnaître honnêtement que j'avais commencé à développer un problème avec la nourriture.
Sous le contrôle de Charles, en partageant sa vie, j'avais été contrainte à assurer et assumer de nombreuses choses. Les violences en étaient une. Mais de l'autre côté, je devais assurer les apparences. Nous devions donner l'apparence d'un couple tout ce qu'il y a de plus normal et épanoui. Charles ne m'aurait jamais pardonné le contraire et ses vengeances pouvaient être particulièrement douloureuses, bien plus encore que ses simples envies de sadisme. Je ne voulais pour rien au monde encourir sa colère. Nous faisions semblant que tout allait bien. Tout était dans les apparences. Le plus aberrant, c'est qu'à l'intérieur de notre domicile, à l'abris des regards, nous donnions encore le change. La maison était nickel, même à ce moment je commençais à être un peu maniaque sur les bords. Charles ne m'avait pas refusé que je travaille, dans le seul but de donner l'illusion à tous les autres qu'il était un homme ouvert d'esprit. L'homme riche, multimillionnaire, qui laisse à sa femme ses petits loisirs extérieurs, du ce être son travail. Bref... Tout ça pour en venir au fait que malgré les violences qu'il pouvait m'avoir fait subir, ma vie auprès de Charles était plus stable que celle que je pouvais avoir maintenant. Je mangeais régulièrement, tous les matins, midis et soirs. Alors qu'aujourd'hui, je ne pouvais plus dire la même chose. Non seulement je sautais des repas mais il pouvait arriver que je ne mange pas plusieurs jours de suite jusqu'à tomber d'inanition. Ce n'était franchement pas une attitude adulte et responsable. Mais je ne ressentais aucune faim. En me remettant au sport, je serais bien obligée de changer mes habitudes alimentaires et de me remettre à agir pour le bien de ma santé. Ça ne pouvait être que bénéfique après tout. Courir allait me changer les idées et me faire le plus grand bien. Je pourrais même retrouver un sommeil stable et régulier du à la fatigue sans aucun cauchemars nocturnes ou nuit d'insomnie. Hum... En cela, je pouvais rêver ! Mes nuits étaient encore trop remplie de monstre pour que je trouve facilement le sommeil.
Sept heures... Cela ne m'arrangeait vraiment pas. Mon côté casanier m'envoyait un énorme signal lumineux en phase des yeux. Danger ! Danger ! Tu vas devoir ressortir de chez toi !! Et oui. D'ordinaire, j'étais déjà à la maison à cette heure là. Et comme je l'ai précédemment expliqué, une fois rentrée dans mon logement, j'avais toujours un mal de chien à en ressortir. J'allais me faire violence et rester travailler à l'école, jusqu'à l'heure prévue. Puis j'irai courir avec Anne-Lise. Je ne savais pas combien de temps cette bonne résolution allait tenir. Sans doute pas longtemps. Je manquais cruellement de motivation pour sortir de chez moi en dehors d'une obligation. Je manquais de motivation ou bien... Je ne me sentais pas en sécurité à l'extérieur ? La vérité se trouvait plutôt par là. Dès que je passais la porte de l'immeuble pour me retrouver dans la rue, je ne me sentais plus protégée par mon anonymat. J'avais l'impression que l'on me suivait et de reconnaître les visages que je croisais. Personne ne me connaissait et malgré cela j'avais l'impression que tout le monde savait ce que j'avais fait. Non pas ce que j'avais subit mais bien ce que j'avais fait. Que j'étais responsable de la mort de mon bébé et que j'avais, qui plus est, abandonné mon mari le laissant seul face à sa souffrance. Pitié... Mon esprit était vraiment ébranlé pour croire que c'était de ma faute. Au fond de moi, il y avait toujours un petit doute qui me criait que je n'étais pour rien. Mais Charles me le répétait tellement... Il était et est toujours le premier homme que j'ai connu. Comment savoir si j'étais normale ou non. Je n'en avais pas l'impression. Pourquoi m'aurait il fait tous ces reproches si non ? Lui avait plus d'expérience que moi. Il savait de quoi il parlait. Toutefois... Tout cela ne menait à rien !

Oui, en effet je suis française. Je suis originaire du sud ouest, tout près de l'océan. Je retrouve un peu de chez moi ici, en beaucoup américanisé, bien entendu ! J'ai très longtemps habité à Paris aussi. Et là, par contre, ça n'a rien avoir... Les gens sont tellement plus aimables ici...!

Je l'écoutais calmement, analysant ses propos. Lorsqu'elle se mettait à parler de la France, je remarquais plus encore son accent. Je devais être honnête envers elle et moi-même, son accent n'était pas des plus prononcé. Si je n'avais pas visité plusieurs fois la France, je n'aurai sans doute pas été en mesure d'être aussi de moi. Mais j'avais été catégorique avant même qu'elle ne me le confirme, elle était française. Les français ont toujours un petit accent particulier lorsqu'ils parlent anglais. Bien sur, il y a en qui sont plus ou moins bons. Mais selon notre culture britannique, nous nourrissons et récompensons ceux qui font des efforts. Malheureusement, j'ai déjà entendu des français nous reprocher de ne pas corriger leurs fautes lorsqu'ils en faisaient. Il y résidait une différence de culture entre nos deux peuples. Que l'on corrige les fautes des français était tout à leur avantage, nous pouvions le comprendre. Pour nous, cependant, corriger les fautes de syntaxes d'une personne étrangère était vue comme un manque de politesse flagrant. Nous préférons les laisser faire des erreurs et progresser d'eux-même plutôt qu'ils ne prennent notre ingérence comme une marque de moqueries ce qui étoufferait tout leur effort dans l'oeuf. Hors, il y avait si peu de français qui faisait un effort avec les étrangers ! Surtout s'ils ne parlaient pas leur langue. Il faut dire qu'à Paris, on ressent leur stress et leur vigueur... Les habitants y sont pressés quoiqu'il fasse. Les touristes ne sont pas leur priorité et les seuls qui s'y intéressent spontanément sont soit extrêmement gentils et généreux soit des arnaqueurs qui profitent de l'inexpérience des touristes pour les dépouiller. Évoluant dans les plus hautes sphères, je n'avais jamais eu à faire à ce genre d'individus. Néanmoins, avoir appris le français et l'avoir caché aux français que je croisais m'avais beaucoup appris... J'avais très vite compris que ceux qui se pensaient à l'abris par la barrière de la langue se permettaient des insultes aussi diverses que variées envers leurs clients étrangers. Qu'elle n'avait pas été leur expression en découvrant que je parlais couramment bien français alors qu'ils avaient passé tout le trajet en taxi à insulter les anglais. Un vrai petit bonheur cynique digne d'une anglaise digne de ce nom !

Je ne pouvais être que d'accord avec Anne-Lise. Les habitants de Isla Novela étaient bien plus ouverts aux discussions et aux rencontres qu'à Paris. Même les étrangers y étaient plus heureux, plus détendus. Entre ceux qui y étaient en vacances et ceux qui se construisaient une nouvelle vie, il n'y avait aucune comparaisons avec les Parisiens ! Les Parisiens, et bien... Ce sont des Parisiens. Parfois, en les voyant, je me disais souvent que la réputation française n'avait pas été usurpée. Les Français étaient reconnus pour être des râleurs, arrogants, imbus de leur personne... Se pensant souvent supérieur au reste de l'humanité alors qu'ils ne maîtrisaient aucune langue étrangère et que leur navire politique prenait l'eau... Comme nombre de pays de l'Europe. Les seuls à s'en sortir étaient les Allemands... Mais l'Allemagne ne lâche rien pour survivre quitte à faire couler les autres pour son salut. Le peuple n'y était pas plus heureux qu'ailleurs malheureusement. Dans tous ces pays comme dans les pays pauvres, seuls les gouvernements sont riches et prospères. Bon, je ne pouvais pas dire grand chose, je faisais partie de la catégorie aisée de la population. Je n'allais certainement pas me plaindre. En revanche, je devais reconnaître sans honte que l'argent des riches faisaient tourner l'économie. Mais je ne comprenais pas pour autant ceux qui cherchaient à s'exiler fiscalement pour garder toujours plus. N'avaient ils donc encore amour pour leur patrie ? Bien sur que non, quelle question !

Je n'avais pas eu l'occasion d'aller dans le sud-ouest de longtemps. Le nom des villes m'échappaient peu à peu. Néanmoins, je savais qu'il y en avait beaucoup qui étaient proches de l'océan. Cela laissait un vaste territoire et m'informer qu'elle venait du sud-ouest n'était pas encore assez précis pour que je me fasse une idée réelle. J'étais étrangement curieuse. Même proche de l'océan dans le sud-ouest il y avait des mentalités différentes. A Bordeaux, ville absolument magnifique, les habitants y étaient à l'image du français. Pédants, arrogants et stupides. Méchamment stupide en plus. Alors que dans le pays basque, les habitants y étaient plus ouverts, plus accueillants. Bon, comme dans toutes les régions touristiques, ils nous aiment surtout pour notre argent. Mais ils restent accueillants et agréables ce qui n'est pas négligeable.
J'étais ouverte à la discussion et écoutais Anne-Lise avec plaisir. Cela faisait du bien de voir une française être aussi dure mais réaliste envers son propre peuple. J'étais d'accord avec ses propos. Il y avait une forte différence entre Paris et le reste de la France. Tout comme il y avait une différence entre la France et Isla Novela. Cela pouvait se ressembler tout en ayant rien à voir en même temps. En fin de compte c'était assez difficile à décrire. J'écoutais Anne-Lise, plutôt en accord avec ses propos. Elle décrivait particulièrement bien comment elle voyait les français et j'étais d'accord avec elle. Je lui souriais et étais prête à lui répondre lorsque j'entendis le reste de ses paroles :

Je cuisine français de temps à autre alors... si vous désirez découvrir, ou redécouvrir cette cuisine, c'est quand vous voulez.

Un frisson glacé me parcourut l'échine. Une goutte de sueur coula lentement le long de ma colonne vertébrale. Tandis que j'analysais les propos tenues par Anne-Lise je sentis mes muscles se contracter par la peur. Pour quelle raison souhaitait elle m'inviter à manger aussi abruptement... Quelle était cette idée insensée qui lui avait traversé l'esprit et pourquoi donc cette idée me laissait elle nerveuse avec la bouche sèche ? J'avais le souffle coupé. Pourquoi avais je la désagréable impression que l'on venait de me tendre un piège ? Non, ce n'était pas possible. Ça ne pouvait pas être ça. Il fallait que je respire et que je me calme. Je sentais mes poumons douloureux mais peu à peu de l'air parvenait à y faire sa place. Je m'étais sentie oppressée et surveillée mais ça ne pouvait pas être ça. Je savais que Charles était de retour, qu'il avait retrouvé ma trace. Aurait il été assez tordu pour employer Anne-Lise ? Pour l'emmener à m'approcher et à faire en sorte que je lui offre ma confiance ? Cela me semblait une idée folle mais je savais qu'il en était capable. C'était bien là toute la raison de ma peur soudaine devant cette proposition. Mal à l'aise, je ne savais pas tellement quoi lui répondre. Peu à peu la sensation de peur laissait place au malaise. Je ne devais pas me monter immédiatement la tête. Anne-Lise pouvait tout aussi bien n'avoir rien à voir avec toute cette histoire. Peut-être n'était elle qu'une innocente jeune femme qui avait proposé à une autre de dîner ensemble pour qu'elles deviennent amies. Comment pouvais je prêcher le vrai du faux dans toute cette histoire. A défaut de vraiment lui répondre, j'embrayais sur notre sujet d'origine.

C'est d'accord pour sept heures. Quand voulez-vous aller courir ?


Sentant le malaise encore bien présent, je continuais à discuter sur tout autre chose. Au fond j'espérais qu'Anne-Lise n'ait rien perçue de mon trouble mais je me trompais lourdement. Même un enfant de 3 ans aurait compris qu'il avait mis les pieds dans le plat.

Quelle partie du Sud-Ouest précisément ? J'y suis allée plusieurs fois mais je n'ai pas toujours rencontré des personnes aussi agréable que vous.
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Anne-Lise Perran

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MessageSujet: Re: Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise   Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise EmptyDim 27 Juil - 10:53

Le temps d'un instant, j'eus l'impression d'avoir installé un malaise. La jeune femme à l'allure raffinée ne semblait plus aussi à l'aise qu'au début de notre conversation. J'euxs la sensation d'avoir abordé un sujet qui restait encore taboo, mais je ne m'avançais pas pour lui demander si quelque chose n'allait pas. Après tout, je ne la connaissais que peu, voire pas du tout. Je pouvais alors tout à fait comprendre sa réticence à vouloir m'en dire plus... Elle paraissait perdue dans ses pensées, comme si un tourbillon de réflexion n'avait de cesse de cogner contre ses tempes... Je ne savais plus vraiment que peu faire. J'avais été peut-être un peu trop brutale, et je m'en voulais légèrement. Pourtant, il n'était que simplement question d'aller courir après sept heures. Mais le pire fut lorsque je lui proposais d'un jour, pourquoi pas, venir redécouvrir la gastronomie française autour d'un plat concocté par mes soins. Je vis les fins traits de son visage se durcir et elle me lança un regard des plus dubiatif. Avais-je encore dit une chose que je ne devais pas ? Là, j'avais décidément mis les pieds dans le plat. Si j'avais pu prendre mes jambes à mon cou, et m'en allais à toute vitesse, je l'aurais sûrement fait. Cette femme semblait ne pas avoir une vie si facile que cela pour se méfier pour si peu. Certes elle ne me connaissait pas, mais que pouvait-elle craindre d'une femme telle que moi ? J'espérais me montrer assez joviale et saine d'esprit, et ne pas passer pour une petite dévergondée cherchant à inviter n'importe qui et n'importe quoi chez elle.

Je l'observais tout comme elle m'observait et j'essayais de comprendre ce qu'il pouvait bien se cacher derrière tant de méfiance. Peut-être n'étais-je pas assez bien placée et assez riche pour mériter sa confiance ? Non, elle ne m'avait pas l'air d'être de cette trempe-là. Peut-être un jour m'avouera-t-elle ce qui lui fait tant peur jusqu'à se méfier de moi. D'une simple jeune femme. Sentant le malaise, elle reprit la parole, brisant ainsi le court silence qui s'était imposé entre nous. Même si celui-ci était quelque peu pesant, il n'était pas si dérangeant que ça. Il n'y a pas besoin de mot pour saisir l'autre, parfois. Et j'avais eu l'impression qu'un fil entre nos deux consciences s'était tissé pendant ces secondes vides de mots.

- C'est d'accord pour sept heures. Quand voulez-vous aller courir ?

Ah ! Une intervention qui me redonna le sourire. Je craignais qu'elle ne refuse de courir en ma compagnie après l'expression qu'elle m'avait donné à voir. Il est vrai que son regard m'avait quelque peu refroidie, et je décidais de me tenir, et d'être un peu plus modérée par la suite. Mon comportement ne plaisait pas à tout le monde, je devais me l'avouer, et agir en conséquente. Malgré tout, un large sourire s'afficha sur mes lèvres sans que je ne contrôle rien, mais avant de lui répondre, je repris un peu de sérieux.

- Demain ou après-demain, comme il vous plaira. Tenez, Je sortais un papier et un stylo sur lequel je lui indiquais mes coordonnées, et mon identité. Put-être que cela la rassurerait un peu ? Tout du moins, je l'espérais fortement. voici mon numéro, et tout ce qu'il vous faut. Appelez-moi, ou envoyez-moi un message lorsque vous serez motivée pour courir, je serai toujours partante. Le sport, c'est comme une drogue pour moi !

J'étais des plus sincères avec elle. Je ne pouvais pas me passer de sport, je savais que ça n'avait pas que des bons côtés. Mes genoux, et mon dos prenaient cher à chaque fois que j'allais courir sur béton. Les médecins m'ont toujours prévenu : si je continuais à faire autant de sport, mon corps n'allait plus suivre. Bien heureusement, mon travail et mon temps passé avec Ethan (même si parfois, nos entrevues étaient du pur sport...) me limitaient dans mes excercices physiques. Et je savais que mon corps avait besoin de cette pause. Je tendais mon bout de papier qu'elle accueillit sereinement. Un doux sourire restait accroché sur mon visage. J'aspirais à ce qu'elle ait l'audace de me téléphoner quand elle en aurait envie. Je n'avais pas pour dessein de la pousser à reprendre sur les chapeaux-de-roues si elle voulait y aller doucement...

- Quelle partie du Sud-Ouest précisément ? J'y suis allée plusieurs fois mais je n'ai pas toujours rencontré des personnes aussi agréable que vous.

J'étais plus que surprise de l'entendre dire ça. Quelle surprise ! Quelle agréable surprise. Je lâchais un très spontané "merci", certain témoin de mon bon étonnement. Ce compliment méritait d'être reccueilli avec un grand remerciement. Les français du sud-ouest sont des gens chaleureux, qui aiment parler et rendre service. Des personnes aux grand coeurs, en somme.

- De Biarritz. Ce n'est pas très loin de Bayonne. Assez loin de Bordeaux, quand même...! On est plus aimables qu'eux, l'effet bord d'océan, sûrement !

Je riais légèrement. Il était vrai que les bordelais n'étaient pas aussi aimables que les biarrots. L'effet grande ville, plutôt que l'effet bord d'océan. J'étais bien heureuse qu'elle ne mette pas un terme à notre conversation, et elle semblait s'intéresser à ma régio d'origine, de surcroît.
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Emma Williams

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MessageSujet: Re: Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise   Et vole... Vole les feuilles - Pv : Anne-Lise EmptyVen 19 Sep - 12:58

Le malaise ambiant avait laissé place au beau sourire d'Anne-Lise. Sourire du au fait que j'acceptais de façon implicite d'aller courir avec elle le soir après notre travail respectif. Anne-Lise souriait de façon si jovial et naturelle que j'avais l'impression d'avoir dit à une enfant que Noël allait être fêté deux fois cette année. Par certains côtés, sa spontanéité naturelle me faisait penser à celle d'une enfant. Mais je doute sérieusement qu'elle en était toujours une. Elle en avait l'air mais n'en était pas nécessairement une pour autant. C'était un peu le principe de la femme-enfant. J'aurai aimé être une femme-enfant, garder cette petite part de naïveté propre aux enfants et aux femmes qui veulent encore croire en l'humanité. A proprement parlé, je n'avais pas perdu cela depuis longtemps. Malgré tout, cela me semblait faire une éternité. Oui, une éternité que je ne m'étais pas amusée comme une jeune femme de mon âge devait le faire. Par moment, je me sentais démunie face à la joie de vivre des personnes que je pouvais simplement croiser ou connaitre plus profondément. Ils me semblaient tous si insouciants et heureux. N'avait il donc pas de problème dans leur vie ? Ou bien ces derniers étaient ils si dérisoires par rapport aux miens qu'ils ne valaient pas la peine de s'y intéresser réellement ? Ou alors, ces mêmes personnes étaient tout simplement meilleures actrices que je ne serais jamais ? Non... Je ne pouvais pas dire cela. J'étais l'une des meilleures actrices au monde pour simuler le parfait petit bonheur conjugal en public. Même si en privé il en avait été tout autrement.
Finalement, j'étais une bonne actrice. Si le destin m'en laissait l'occasion, je pourrais en faire mon métier... Peut-être. Mais je n'étais par certaine que ce style de vie me convenait. Être sous les feux des projecteurs, ne pas être en mesure de garder sa vie privée pour soi et voir des scandales nous éclabousser dans la presse people... Quoique, j'émettais un jugement un peu dur sur les conséquences de ce métier. Après tout, il n'y avait que ceux qui désiraient réellement voir leur vie et réputation entachées dans la presse à scandales qui s’y exposaient consentement. D’autres en revanche savaient parfaitement bien garder leur vie privée pour eux et protégeaient leurs proches contre ce monde artificielle de brutes coiffées et maquillées comme des voitures volées. Je dois l’avouer, j’éprouvais une certaine jalousie envers les femmes actrices. Elles sont toutes si belles, si jeunes, si minces, si désirables ! Ce que l’on pouvait paraitre fades nous à côté, les femmes normales ! Mais… D’un autre côté, lorsque je m’imaginais ces mêmes femmes sans toutes les retouches informatiques, sans leur maquillage professionnel et leurs beaux vêtements… Finalement, elles ne ressemblaient plus qu’à des femmes normales, plus belles que la moyenne et qui avaient les moyens de bien s’entretenir. Comble de tout, les femmes botoxées à l’extrème me mettait dans une joie profonde et malsaine… Qui ne durait jamais bien longtemps. Après tout, je m’en moquais éperdument. Et il n’était pas dit qu’un jour je n’en viendrais pas à faire comme elle pour avoir l’illusion de conserver un peu plus ma jeunesse. Le résultat finissait par être tellement affreux et artificiel que ça ne me donnait pas envie. Mais je ne jetais, presque pas, la pierre avant de savoir si je n’en ferai pas autant un jour ou l’autre. Un petit caillou à la rigueur…

Demain ou après-demain, comme il vous plaira. Tenez, voici mon numéro, et tout ce qu'il vous faut. Appelez-moi, ou envoyez-moi un message lorsque vous serez motivée pour courir, je serai toujours partante. Le sport, c'est comme une drogue pour moi !

Anne-Lise me présenta un papier sur lequel elle avait noté ses coordonnées. Allais-je pousser ma crainte jusqu’à lancer des investigations sur elle… J’aurai du le faire mais je me traitaismoi-même de paranoïaque névrosée. Comment pouvais-je espérer reconstruire ma vie si je ne commençais pas à faire confiance aux gens que je croisais et qui, de prime abord, ne me voulaient que du bien. Mais comment le savoir réellement ? Cette femme pouvait très bien avoir été envoyée pour m’approcher pour me tendre un piège ensuite. Comment savoir concrètement qui elle était et ce qu’elle me voulait ? Pouvais-je prendre le risque de lui confiance aveuglément sans me renseigner sur elle ? Et si effectivement, elle ne me voulait aucun mal et que, contre attente, nous parvenions à devenir amie, si un jour elle découvrait que j’avais fait des recherches sur elle, comment le prendrait-elle ? Comment, moi-même, je l’aurai pris ? Mal sans doute. Mais en apprenant l’histoire de la personne et les raisons qui la conduisaient à se tenir aussi méfiante envers les autres, j’aurai pu la comprendre et lui pardonner une telle intrusion dans ma vie privée. Mais si j’en connaissais les raisons, ce n’était pas le cas pour Anne-Lise et elle n’était pas moi. Comment, en étant elle-même, une personne si différente de moi de prime abord, allait-elle réagir si elle le découvrait ? Et que devrais-je lui avouer à ce moment-là ? Toute la vérité ? Et si elle me regardait à son tour avec le même air de dégoût que d’autres avaient déjà eu à mon égard, comment allais-je le supporter ? J’y étais parvenue auparavant mais aujourd’hui, quelles en seraient les conséquences ? Et, le cas échéant, aurais-je envie de partager les souvenirs les plus sombres de mon existence avec cette femme ? Je n’en étais pas si sur. Tout cela était tellement difficile à avouer.
Toutes ces questions me donnaient mal à la tête. Je décidais d’y réfléchir plus tard, lorsque je serais de nouveau au calme et en sécurité dans mon logement.

Je vous appellerais, me contentais-je de lui répondre.

Je le ferai mais je ne précisais pas quand. C’était ma porte de sortie au cas ou je découvrais des choses plus flatteuses sur son compte. Comme par exemple, travailler pour mon mari et avoir été envoyée pour m’approcher afin qu’il puisse me récupérer. Charles en était capable et il était aussi susceptible de me kidnapper sans qu’il se pose de questions sur les conséquences. Quand on fait partie de l’une des plus riches et influentes familles d’un pays, on ne répond pas aux mêmes devoirs que les autres concitoyens de cet Etat étrangement.
J’avais bien envie de courir avec Anne-Lise mais ma méfiance gagnait cette bataille. Plutôt que de lui donner une réponse précise, je préférai battre en retraite pour le moment. Je prendrais le temps de réfléchir sur cette étrange rencontre un peu plus tard lorsque j’aurai la tête reposée.
Je profitais de la diversion d’Anne-Lise pour changer de sujet. Je préférai discuter de géographie et de cuisine avec elle plutôt que de me concentrer sur sa demande. Tout cela me semblait si étrange mais j’avais peur de voir mon côté paranoïaque reprendre une fois encore le dessus sur mon pragmatisme. Je devais me reprendre si je voulais avoir de nouveau les idées claires. Cette petite diversion allait être salutaire pour calmer mon cerveau en ébullition. C’est que je tenais encore à mon unique neurone de blonde, il pouvait encore me servir bien que jusqu’ici il ne se soit pas beaucoup foulé.

De Biarritz. Ce n'est pas très loin de Bayonne. Assez loin de Bordeaux, quand même...! On est plus aimables qu'eux, l'effet bord d'océan, sûrement !

Je ne savais si c’était l’effet « bord d’océan » qui amenait les Biarrots à être plus aimables que les Bordelais. Mais pour avoir séjourné plusieurs à Bordeaux, je devais reconnaitre que je n’y avais pas souvent croisé de personnes réellement sympathique. Sauf si on prenait en compte les touristes qui cherchaient eux-même les endroits touristiques à visiter. Ceux-là avaient été sympathiques mais ils n’étaient pas des Bordelais justement. Quel dommage quand on savait que leur ville était si belle !! J’avais rarement vue une ville aussi belle en France. Même Paris ne lui arrivait pas à la cheville et pourtant, la capitale recelait bien des trésors. Mais la ville était trop grise et trop sale à mon coup. On s’y faisait souvent arrêté par des vendeurs qui n’étaient pas tous sympathiques en plus. A la tour Eiffel, un simple signe de tête avait suffit à leur faire comprendre que je refusais leurs produits. Et il ne s’en était rien suivi derrière. Mais à Montmartre, en revanche, les vendeurs nous avaient insultés. Nous entendant parler Anglais, ceux-ci avaient du croire que nous ne comprendrions pas les insultes proférées contre nous en langue Française. Ces imbéciles ne s’étaient jamais dit que nous parlions sans doute mieux Français qu’eux-mêmes. Charles étant un homme impulsif, ces insultes n’étaient pas restées sans réaction de sa part. Tout cela appartenait au passé.

Il me semblait que Bordeaux n’était pas si loin que ça de la mer pourtant… Je suis allée à Biarritz une ou deux fois. C’est très beau en effet. Vous n’êtes pas si loin de ça de l’Espagne… Vous partagez quelques cultures communes, la Corrida si je ne m’abuse ? A moins que ce ne soit Bayonne ? J’ai un doute…

Ma culture Française commençait doucement à prendre le large. Le doute m’assaillit. Voilà longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans ce beau pays et plus encore dans le Sud-Ouest de la France justement. Je savais que l’Espagne n’avait pas abrogé la Corrida, qu’elle considère comme un patrimoine mais en France, je ne savais plus. Quoiqu’il en était, c’était un « jeu » que je réprouvais complètement. A mes yeux, il ne s’agissait que d’un moyen légal de torturer un animal qui n’avait aucune chance de l’emporter sur son adversaire…
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